Jean-Paul Dubois, né le 20 février 1950 à Toulouse, est un écrivain français.
Le 4 novembre 2019, il reçoit le prix Goncourt pour son livre "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon".
Paul, fabricant de housses mortuaires, est solitaire et vit à Toulouse. Son père, récemment rapatrié du Canada, est décédé. C’est un homme qu’il déteste profondément depuis sa naissance, jour où il a perdu sa mère et son frère jumeau. Son père est un escroc qui a détruit de nombreuses vies. Dans un acte de vengeance, Paul tire deux balles dans la tête de son père mort. Il lui reprochait d'avoir ignoré le corps de son frère, d'avoir dissimulé l'identité de sa mère et d'avoir épousé une seconde femme qu'il a maltraitée. Au procès, Paul est condamné pour atteinte à l'intégrité du cadavre et doit consulter un psychiatre, le Dr Gusman, pour une année de séances mensuelles. Ces rencontres, initialement banales, deviendront rapidement intenses. Au fil du temps, une relation complexe se développe entre Paul et le psy, oscillant entre mépris et affection. L'atmosphère du récit est marquée par une pluie perpétuelle, symbolisant le liquide amniotique et le traumatisme de la naissance. Le Dr Gusman, quant à lui, pleure constamment en raison d'une obstruction des canaux lacrymaux, ajoutant une dimension poignante à leur interaction. Le roman explore des thèmes de solitude et de traumatisme, avec une écriture poétique et évocatrice.
« Wats avait la particularité, quand il était sec, d'avoir un pelage qui gonflait et magnifiait une stature. En revanche, une fois mouillée, sa toison s'effilochait misérablement, lui donnant l'apparence d'un gros rat. Il avait aussi de tout petits os, des pattes effilées comme des talons hauts et un museau aussi pointu qu'un pic à glace. J'avais donc deux chiens. L'un, sec, une vraie merveille. L'autre, mouillé, une totale affliction. Wats avait aussi cet étrange besoin, en voiture, de mettre son museau à la portière et de demeurer dans cette position, sans broncher, même au-delà des cent trente kilomètres-heures réglementaires. le vent plaquant les poils sur son museau déformait ses babines, lui donnant un visage effrayant, à tel point que j'avais honte de doubler un véhicule. »