Bérénice Pichat est née en 1985 et est originaire du Havre, où elle vit toujours. Professeur des écoles, elle partage son temps entre enseignement et écriture. C’est grâce à ce 3° roman “La petite bonne” qu’elle connaît un succès.
La petite bonne est courageuse et travailleuse. Elle est engagée comme domestique dans une grande maison bourgeoise au service des Daniel, où elle s’occupe de la maison, prépare et sert les repas, lave et change les draps. Le couple est composé de Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme, amputé des membres inférieurs et se retrouvant dans un fauteuil roulant. Madame, sa compagne, est dévouée à son devoir d'épouse ; elle s’occupe de Monsieur dans son quotidien, aidée par la petite bonne.
Un jour, Madame accepte exceptionnellement de passer un week-end à la campagne chez une amie afin de prendre l’air, laissant Monsieur seul avec la petite bonne, qui est chargée de s’en occuper. Tout le récit se déroule pendant ces trois jours, dans l’intimité de cet appartement, où ils vont apprendre à cohabiter ensemble, à se découvrir des points communs, à se défier et à se surprendre. Plus que le nourrir et le laver, elle va le considérer, l’apprivoiser, l’amener à se regarder et à s’accepter tel qu’il est : cabossé, épuisé et obligé de vivre en marge des autres. C’est une rencontre émouvante et intime, au-delà des apparences, avec une attention particulière posée sur le corps, amenée avec sensibilité et sensualité, servie par une écriture débordante de poésie, sur fond de musique classique, « Le Requiem de Mozart ».
« Le contact frémissant
la chaleur des paumes minuscules
sur ce grand dos d'homme abattu
arrêtent le temps
Les tressautements s'apaisent
Le silence se fait
Ils restent longtemps
comme ça
Elle debout
droite
solide
indispensable
derrière le corps brisé
de celui qu'elle n'appellera plus jamais le vieux
même pas dans sa tête
mais Monsieur
parce qu'elle ne se voit plus comment s'adresser à lui
autrement. »